Avril 2015 • volume 2, numéro 2
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Écologie, environnement et développement durable : pour démêler tout ça!

L’écologie, l’environnement et le développement durable sont des sujets ayant fait l’objet d’une vaste prise de conscience au cours des dernières décennies. Ils s’imposent désormais comme des éléments incontournables dans tout projet ou activité humaine. Malgré cette conscientisation, les trois termes sont encore confondus entre eux à l’occasion. Or, bien que l’écologie, l’environnement et le développement durable soient inter reliés, ils n’en demeurent pas moins distincts. Afin de dissiper la confusion, voici des définitions simplifiées des trois concepts, chacune appuyée d’un exemple.

  

L’écologie est la « science ayant pour objet les relations des êtres vivants (animaux, végétaux, micro-organismes) avec leur environnement, ainsi qu'avec les autres êtres vivants. »[1] Elle s’intéresse autant aux relations entre des individus d’une même espèce (comme la reproduction), qu’aux relations entre des espèces différentes (par exemple, la prédation du petit pingouin sur plusieurs espèces de poissons et de crustacés), ou encore aux interactions entre une espèce et les paramètres non vivants de son habitat (comme la résistance que procure la présence de l’élyme des sables face à l’érosion causée par les vents et les marées).

 

Le mot environnement est employé de multiples façons et dans des domaines variés, et peut donc prendre plusieurs définitions différentes. Toutefois, lorsque l’on parle de « travail en environnement », ou de « faire de l’environnement », le terme désigne la gestion des milieux naturels, ainsi que la réflexion sur l’usage de ces milieux par les êtres humains. La gestion de l’environnement vient donc ajouter à l’écologie les concepts de réflexion à propos des impacts des activités humaines sur les milieux naturels, ainsi que d’encadrement desdites activités.

 

Dommages causés par les VHR

dans un peuplement d'Élyme des

sables

 

Plantation d'Élyme des sables dans

le cadre de la restauration d'un

milieu perturbé


© ZIPCNG



Les différents usages que les humains font des milieux naturels (exploitation, occupation, loisirs, etc.) sont en effet susceptibles d’affecter ces milieux. Ils peuvent également entrer en conflit les uns avec les autres. Les humains se sont donc dotés de lois, règlements et politiques, afin de pouvoir concilier les différents usages des milieux naturels, tout en préservant leur intégrité. L’expertise issue de plusieurs domaines (biologie, géologie, hydrographie, ingénierie, légal, etc.) est alors mise à contribution. Le projet de restauration du marais salé de Gallix, où un usage parfois abusif du milieu a causé sa dégradation, constitue un bon exemple de thématique environnementale. Dans ce cas, la circulation répétée de véhicules hors route (VHR) dans un milieu sensible et en dehors des sentiers a fait disparaître une partie du couvert d’élyme des sables.

 Or, cette plante jouait plusieurs rôles cruciaux, notamment en fournissant un habitat de qualité pour que les sternes pierregarin puissent nicher et en protégeant le milieu contre l’érosion. Le rappel des règlements encadrant les promenades en VHR, de même que le projet de restauration, sont des moyens mis de l’avant pour favoriser la restauration et la préservation de ce milieu.

  

 
Schématisation du Développement Durable

Selon le ministère de l’Environnement du Québec, le terme développement durable désigne « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Le développement durable s’appuie sur une vision à long terme qui prend en compte le caractère indissociable des dimensions environnementale, sociale et économique des activités de développement. »[2] Ouf! Cette définition est longue et (volontairement) vague, afin de demeurer englobante. Il faut retenir que le développement durable est en fait une façon de gérer les ressources naturelles qui voit trois coups à l’avance! Il ne se contente pas de bénéfices à court terme, mais recherche plutôt une viabilité économique à long terme, en visant le mieux-être social et la diminution des impacts environnementaux. Par exemple, une entreprise qui investit dans la modernisation de ses procédés peut en récolter des dividendes sur plusieurs plans, notamment en gagnant en productivité, en améliorant le confort et la sécurité de ses employés et en réduisant son empreinte écologique (diminution des émissions de gaz à effet de serre, réduction de la production de déchets, etc.).

 

En somme, la confusion entre les trois concepts, tout à fait compréhensible, provient souvent de la largesse des définitions initiales, plutôt ternes et didactiques! Pour se démêler, rappelons-nous grossièrement que : 1- l’écologie est la science des relations des êtres vivants (entre eux et avec les éléments non vivants des milieux naturels); 2- l’environnement se focalise sur la gestion et la réflexion sur les usages que les humains font des milieux naturels et 3- le développement durable est une des façons d’effectuer cette gestion et d’utiliser ces milieux; un modus operandi dans nos actions et nos choix, qui concilie prospérité économique, acceptabilité sociale et réduction des impacts sur l’environnement.

 

 



[1] Dictionnaire de français Larousse. [En ligne]. http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/%C3%A9cologie/27614. Page consultée le 23 mars 2015.

[2]Ministère du développement durable, de l’environnement et de la lutte contre les changements climatiques (MDDELCC). (2015). À propos du développement durable. MDDELCC. [En ligne] http://www.mddelcc.gouv.qc.ca/developpement/definition.htm. Page consultée le 23 mars 2015.