A.Pérot/ZIPCNG
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V. Provost/Créneau RSTM Côte-Nord
ZIPCNG
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Le capelan est une espèce fourragère d'une valeur écologique indéniable dans l'écosystème du Saint-Laurent. Il est une proie très importante
pour de nombreuses espèces de poissons, d’oiseaux et de mammifères marins, dont le béluga, une espèce en voie de disparition.
Le capelan demeure toutefois un poisson à propos duquel nos connaissances sont encore insuffisantes. Les données d'observation de la fraie du Réseau des observateurs du capelan (ROC) et les suivis pilotés par Pêches et Océans Canada (MPO), bien que parcellaire, laissent entrevoir une baisse importante du débarquement des bancs de capelan dans le Golfe. Considérant que les habitats de reproduction de l’espèce sont soumis à des perturbations (d'origine naturelle et anthropique) sans cesse croissantes, la conservation et la restauration de ces habitats deviennent de plus en plus importantes pour la pérennité de l’espèce.
Le projet de Suivi et de restauration d’habitats du capelan sur la Côte-Nord du Golfe est un projet de grande envergure financé par le MPO, via le Fonds de Restauration côtière (FRC), dont le financement a débuté en 2017 et s’est terminé en mars 2022. Le FRC a été créé dans le cadre du grand plan national de protection des océans, qui a été lancé en 2016.
Les objectifs:
Le Comité ZIP CNG a parcouru le territoire, dans les MRC de Sept Rivières et de Minganie, à la recherche de sites de fraie du capelan avec un potentiel de restauration. La collecte de données biologiques a également été réalisée sur ces frayères, afin d'évaluer le succès de reproduction de l'espèce sur la Côte-Nord. Des échantillons de capelans adultes, d'oeufs et de larves ont notamment été collectés, ainsi que des mesures physico-chimiques au moment de la fraie.
Pour consulter les documents en lien avec le projet capelan, visitez le site de l’Observatoire Global du Saint-Laurent (OGSL) :
Catalogue de données du projet capelan
Le premier site d’intervention choisi est celui de la plage de Val-Marguerite, à Clarke City. Ce site a attiré notre attention par la grande quantité de roches de grande taille éparpillée sur la plage, à la suite de l’éboulement des enrochements de certains terrains privés. Ces roches étaient au centre de la plage et obstruaient une grande surface de celle-ci.
Avec la tendance au recul du trait de côte du secteur de Val-Marguerite, les roches se seraient déplacées de plus en plus vers le bas de plage, et auraient empiété encore plus sur l’habitat de reproduction du capelan. Dans une perspective de gain d’habitat faunique, nous avons mobilisé de la machinerie pour retirer ces roches de la plage.
Ces travaux se sont réalisés sur deux années, soit en automne 2020 et 2021, puis nous ont permis de restaurer environ 6 100 m2 de plage et de retirer de la plage ces différents obstables:
Une phase de plantation d’élyme des sables suivra à l’été 2022.
Pilotage du drone, tournage et montage vidéo réalisés par Optik 360
Le second site nécessitait une intervention complètement différente, qui agissait plutôt en conservation préventive plutôt qu’en restauration. Il s’agit de la plage du secteur Grand-Ruisseau, entre Pointe-aux-Anglais et Pentecôte. La présence de ruisseaux de plage très sinueux, qui longeaient la côte et aggravaient le phénomène d’érosion côtière, menaçait l’emprise de la route 138. Le Comité ZIP CNG s’est associé avec le ministère des Transports du Québec (MTQ) pour réaliser des travaux de stabilisation de ruisseaux de plage et de berges répondant au besoin de réduire les effets néfastes des ruisseaux de plage, sur l’emprise de la route 138, tout en y intégrant une autre préoccupation, soit la conservation de la frayère à capelan formées par les plages sablonneuses de ce secteur.
Pour ce site, il était important d’agir avant d’atteindre l’état critique de dangerosité pour l’infrastructure routière, afin d'éviter l'aménagement d'enrochements d’urgence de grande taille. Ces derniers auraient été problématiques pour la frayère à capelan, connaissant les impacts qu’a ce type de structure sur l’effacement des plages.
Le projet, à caractère expérimental, visait donc l’élaboration de solutions novatrices en matière de stabilisation et qui tiennent compte des deux enjeux: l’érosion par les ruisseaux de plage et la protection de l’habitat du capelan.
Pour voir la réalisation des travaux, consultez la vidéo suivante:
Ces travaux ont eu lieu à l’automne 2021, les aménagements occupant un peu plus de 1 km de plage. Une phase de végétalisation aura lieu à l’été 2022 pour consolider les travaux, puis un suivi des aménagements se poursuivra sur les trois prochaines années.